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Les secrets des champions

On croit souvent que les champions d'échecs se distinguent par leur capacité à calculer de longues variations à l'avance. Il est vrai que certains joueurs d'exception peuvent anticiper jusqu'à 10 coups. Mais plus encore que cette capacité de calcul, c'est leur compréhension du jeu qui fait toute la différence. Voici un aperçu des stratégies qu'ils utilisent, mais qui restent hélas souvent inconnues des pousseurs de bois. Une fois que vous aurez compris ces idées et mémorisé les positions clés, vous ne craindrez plus personne. Mais attention, ces notions doivent être mises en pratique sur le plateau, car c'est l'expérience plus que les connaissances qui feront de vous le joueur redouté et admiré que vous aspirez à devenir.

La valeur des pièces
Quand vous mangez des pièces, il est important de savoir lesquelles sont les plus importantes. Voici, en exclusivité pour efae.free.fr, la fameuse hiérarchie utilisée par les champions d'échecs.

1. Le Roi
C'est la pièce la plus faible (après le petit pion), mais aussi la plus importante ! Il est en quelque sorte hors catégorie, vu que si vous êtes échec et mat, la partie est perdue, et ce quel que soit votre avantage de développement. Tous vos efforts doivent viser à la capture du monarque adverse.

2. La Reine

La pièce la plus forte, comme quoi les échecs ne sont pas le reflet de la réalité... Je plaisante ;-). Cette pièce sera votre principal atout pour l'attaque. Vous devez la sortir rapidement car elle peut causer des dégâts terribles chez l'adversaire. C'est souvent elle qui fait échec et mat.

3. Le Cheval

Après la reine, c'est la seconde arme la plus forte pour l'attaque, en raison de sa capacité à enjamber les obstacles, mais aussi et surtout grâce à ses déplacements imprévisibles. Sa marche compliquée (en L) lui confère un effet de surprise impressionnant. Une bonne technique consiste à le cacher sur les côtés du plateau pour que l'adversaire n'y prenne pas garde. L'arme absolue du cheval est la fourchette, qui consiste à manger un petit pion en attaquant à la fois le roi et une autre pièce. Le roi est alors obligé de bouger et vous mangez l'autre pièce : imparable !


Fourchette à la reine et à la tour.

4. Le Fou
Le fou est aussi une bonne pièce d'attaque en soutien de la reine. Son mode d'action privilégié est le verrouillage, par lequel il immobilise une pièce adverse placée sur la même diagonale que le roi. C'est un excellent moyen pour paralyser un défenseur !


Verrouillage : le cavalier ne peut plus bouger !

5. La tour
C'est la pièce la moins intéressante en raison de sa faible mobilité. Elle est gênée par les pions et arrive en général trop tard pour servir à quelque chose. Si la partie s'éternise et que toutes les pièces ont été mangées, deux tours vous permettront néanmoins de faire échec et mat, mais ce n'est pas une façon très glorieuse de gagner.

6. Les petits pions
Je ne sais plus a dit qu'ils étaient les ânes des échecs. En effet, dans la plupart des cas ils ne servent à rien. Au contraire, ils gênent vos propres pièces. La bonne tactique consiste à laisser l'adversaire les manger pour avoir plus d'espace (surtout ceux du centre). Mais attention, il est bon d'en garder un ou deux quand même car en fin de partie on peut les transformer en reine. Rien de plus jouissif que d'avoir deux ou trois reines pour mater le roi adverse !

Le début de partie
Principes généraux
La première chose à faire est de dégager le chemin pour les figures les plus fortes. Il faut donc avancer rapidement les petits pions du centre pour ouvrir des lignes et des diagonales pour vos pièces d'attaque. Si l'adversaire perd du temps à les manger, tant mieux, car pendant ce temps, vous développez votre attaque. Il faut en général sortir les pièces dans cet ordre : reine, fou, cheval. Les deux premières pièces vont vous permettre de mettre la pression d'entrée de jeu sur le roi adverse grâce à leur longue portée. Le cheval viendra ensuite à bout des plus résistants grâce à l'arme imparable qu'est la fourchette.

Le roque
Certains joueurs timorés restent très repliés sur eux-mêmes. L'une des techniques qu'il utilisent est le roque. Ce coup peu glorieux qui consiste à cacher le roi sur le bord du plateau est un aveu de faiblesse. Ne perdez pas de temps à roquer, vous avez mieux à faire ! De plus, enfermé derrière ses petits pions et dans le coin du plateau, le roi est très vulnérable car il n'a pas beaucoup de cases pour fuir en cas d'attaque.


Les noirs ont fait le roque...
la punition ne va pas tarder !

La sicilienne
Le meilleur début, utilisé par les plus grands joueurs comme Fischer et Kasparov. La sicilienne consiste à avancer le petit pion du roi de deux cases. Ce coup est le plus fort car il permet de sortir rapidement la reine et le fou. Certains joueurs utilisent le nom d'italienne pour ce début mais c'est la même chose.


Sicilienne

La défense du fou
Certains joueurs commencent par dégager une sortie sur le côté du plateau pour leur fou. L'inconvénient majeur de ce début est qu'il ne permet pas une mise en action rapide de la reine. Moins fort que le précédent, ce début est néanmoins une bonne option face à des joueurs qui connaissent bien la sicilienne, notamment les joueurs de club.


Défense du fou


Le gambit (prononcer gambi)
C'est le coup préféré des lavettes. On y avance d'abord le petit pion de la reine de deux cases. Ce coup très passif donne un sentiment de sécurité car ce pion est protégé par la reine. Mais comme la défense du fou, il retarde la sortie de la reine, pièce d'attaque par excellence. Ce début est bien trop lent et contre un bon joueur cela s'avère insuffisant.


Début gambit


Autres débuts
Tous les autres coups sont inférieurs. Certains joueurs jouent d'abord un petit pion du fou de deux cases, ce qui est à la fois inutile et dangereux. On peut ainsi se retrouver échec et mat en deux coups ! C'est le mat du niais, qui porte bien son nom (faut être con aussi pour se faire avoir comme ça).


Mat du niais


La fin de partie

Tout pour l'attaque
C'est la technique la plus noble. Les parties d'échecs, c'est comme les blagues : les meilleures sont les plus courtes !

Le mat de la reine
La façon la plus directe de faire échec et mat consiste à prendre le petit pion devant le roi avec la reine, protégée par un fou ou un cheval. Le diagramme ci-dessous combine le mat de la reine avec un cheval et le thème du verrouillage : le cheval noir ne peut pas manger la reine car il mettrait le roi en échec.


Mat de la reine (variation du cheval)


L'attaque Fischer
Elle consiste à avancer tous vos petits pions contre ceux de l'adversaire et à les échanger pour laisser le champ libre à vos pièces. Le mat de la reine est bien sûr le plus spectaculaire, mais l'attaque Fischer est parfois nécessaire contre un adversaire plus coriace. Elle est cependant plus difficile à mener car elle comporte de nombreuses variations.


Exemple d'attaque Fischer

Le mat des deux tours.
Faibles séparément, deux tours conjuguées sont un bon moyen d'abréger une partie qui s'éternise. Cela est malheureusement fréquemment le cas quand l'adversaire manque de panache et joue défensivement. Le diagramme montre un cas où les deux tours l'emportent alors que le roi est complètement bloqué par le cavalier et le fou... Quel retournement de situation !


Mat des deux tours

Si la partie traîne en longueur
Quand on joue contre une lavette sans aucun panache, c'est malheureusement très souvent le cas. Voici quelques suggestions soumises par un internaute. Nous les reproduisons avec son accord car elles nous ont paru frappées au coin du bon sens :

Elements de stratégie des finales pour le joueur de salon
Maintenant que vous maîtrisez les ouvertures, il vous arrivera parfois de ne pas vous faire mater durant le mileu de partie. Il faut alors jouer la finale, s'il vous reste des petits pions. Le mieux, c'est de les pousser en espérant arriver le premier. Si vous ouvrez un livre sur les finales, vous aurez mal à la tête, c'est un premier point, et vous verrez qu'on y parle beaucoup de "pion passé". Aucun intérêt, puisque c'est du passé, nous ne perdrons donc pas de temps avec ça. Nous allons plutôt aborder les différents types de finales.
* Finales de Tours
Ainsi appelées parce qu'on en a vite fait le tour, puisqu'elles sont toujours nulles, comme le démontre la position de Poulidor, qui ne gagne jamais. Seuls quelques joueurs de club fanatiques s'embêtent à les étudier, mais c'est d'un ennui mortel, mieux vaut ouvrir une petite bière et recommencer une autre partie.
* Finales de Fous
Tout le contraire des finales de tours : elles sont tellement compliquées qu'on en devient fou, c'est pour ça, le nom. Ces finales sont gagnantes, mais pour qui, mystère. Mieux vaut les éviter aussi, c'est à vous dégoûter des échecs.
* Finales de Dames
A réserver pour les dimanches après-midi où le joueur de salon et Madame ont invité un couple d'amis et qu'il y a un match à la télé. Proposez aux dames de jouer une finale en ne laissant que les petits pions et une Dame chacune, c'est très rigolo, il y a plein d'échecs, elles s'amuseront beaucoup et vous pourrez regarder OM-PSG tranquillement.

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